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Bataille de Woerth-Froeschwiller
6 août 1870

Désastre en Nord-Alsace

Diorama du champ de bataille de Woerth-Froeschwiller représenté par des figurines 15mm
Diorama du champ de bataille de Woerth-Froeschwiller représenté par des figurines 15mm

Notre analyse :

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Bien qu'elle soit délaissée par le narratif national et par les livres d'histoire, c'est LA bataille la plus importante de la guerre de 1870. Pourquoi ? Car c'est la seule bataille gagnable ! Le positionnement entre les monts boisés des Vosges du Nord et la grande forêt de Haguenau empêche tout débordement de masse. Si MacMahon avait étendu le sud de son dispositif jusqu'à la forêt, les armées allemandes ne seraient pas passées. Nous l'avons testé et confirmé. 

Une victoire à Noisseville ou Sedan n'aurait plus changé l'issu de la guerre. Une victoire française à Woerth-Froeschwiller aurait TOUT changé !

Elle aurait permis une contre-attaque sur le territoire allemand. Les bavarois auraient pu sortir de la coalition germanique. Une victoire aurait potentiellement incité les indécis autrichiens et italiens à entrer dans le conflit aux côtés de l'Empire français. 

Diorama du champ de bataille de Woerth-Froeschwiller représenté par des figurines 15mm
Diorama du champ de bataille de Woerth-Froeschwiller représenté par des figurines 15mm
CLAS - Disposition des armées françaises lors de la campagne de 1870

La disposition défensive française

CLAS - Bataille de Woerth-Froeschwiller 1870 - la situation vers 9h00

Situation vers 9h00

CLAS - Bataille de Woerth-Froeschwiller 1870 - la situation vers 13h30

Situation vers 13h30

CLAS - Bataille de Woerth-Froeschwiller 1870 - la situation vers 17h00

Situation vers 17h00

Bataille de WOERTH-FROESCHWILLER le 6 Août 1870

Introduction

1870. La Prusse et la France veulent en découdre. Bismarck veut la guerre, car il espère rallier tous les états germaniques à la Prusse pour unifier l'Allemagne. En France, le parti des impériaux, l'impératrice Eugénie en tête, veut la guerre car une victoire renforcerait l'Empire. L'affaire de la dépêche d'Ems va mettre le feu aux poudres.

 

Les Français qui ont déclaré la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, se retrouvent en fait face à tous les états allemands, de la Prusse à la Bavière. L'Autriche reste muette. L'Angleterre déclare sa neutralité. La France est seule…

La Campagne

Pour parer à son infériorité numérique, l'état-major français veut mener une guerre offensive. Le plan prévoit, à partir de l'Alsace, de battre les états allemands du sud, d'inciter les Autrichiens à une alliance, pour ensuite se retourner contre la Prusse. Il faut donc se lancer à l'attaque avant que les Prussiens et leurs alliés n’aient pu concentrer leurs forces.

 

Contre toute attente, la IIIe Armée commandée par le Kronprinz Frédéric attaque le 4 août 1870 à Wissembourg. Surprise, la 2e division d'Abel Douay avec ses 6 000 hommes résiste héroïquement à l'assaut de 25 000 prussiens et bavarois.

 

La guerre est peut-être déjà perdue.

Inférieure numériquement, surprise en pleine manœuvre de concentration, l'armée française est contrainte à la défensive. Pourtant il reste un espoir. Bien qu’à 1 contre 4, les troupes françaises se sont battues courageusement. Le Maréchal de Mac Mahon, commandant le 1er Corps, reste confiant. Il sait qu'il fait face à 120 000 hommes, mais il pense avoir jusqu'au 7 août pour concentrer ses forces et recevoir le renfort du général de Failly et de son 5e Corps.

 

De son côté, le Kronprinz ne veut pas engager ses forces, partiellement désorganisées et fatiguées après l'affaire de Wissembourg, avant ce même 6 août…

 

Mais le dieu de la guerre, ou plutôt les principes tactiques allemands, "l'appel du canon", en décident autrement.

Les force en présence

L'armée française, héritière de la Grande Armée de Napoléon Ier, semble invincible. L'infanterie est dotée du fusil Chassepot bien supérieur au Dreyse prussien. L'artillerie dispose d'une nouvelle arme terrifiante : le canon à balle.

 

Ses généraux sont expérimentés et auréolés de gloire par les victoires de Sébastopol, Magenta et Solférino.

Les Français, positionnés sur une ligne allant de Nehwiller à Morsbronn, rassemblent 38 000 fantassins et plus de 5 000 cavaliers. Un total de 100 pièces d'artillerie et 30 mitrailleuses soutiennent les troupes du maréchal de Mac Mahon.

 

L'armée prussienne est redoutable. Victorieuse des Autrichiens en 1866, ses troupes sont disciplinées. L'artillerie, nombreuse, est dotée du canon Krupp à chargement par la culasse. La IIIème Armée est composée de cinq corps : le IIème bavarois, qui arrive par Lembach ; le Vème prussien qui est stationné sur les hauteurs de Dieffenbach ; le XIème prussien qui se porte vers Gunstett ; le Ier bavarois, en réserve, se trouve encore près de Soultz-sous-Forêt ; les Wurtembergeois et les Badois du corps Werder, qui protègent le flanc sud vers Haguenau. Chaque corps d'armée dispose d'environ 25 000 soldats, soit environ 120 000 hommes au total. De ces effectifs, 80 000 hommes seulement seront engagés dans la bataille.

La bataille

Au lever du jour le 6 août, les Français faisant la corvée d'eau dans la Sauer sont pris à partie par des fantassins allemands. Le tir sporadique des avant-postes s'amplifie pour devenir un véritable engagement.

 

8 h 00 - Conformément à ses ordres d'aller à l'appel du canon, le général Von Hartmann du IIe corps bavarois, lance ses troupes à l'assaut. Venant de Langensoultzbach, les Bavarois marchent vers Froeschwiller. Sans appui d'artillerie, ils sont rapidement mis en désordre par la division Raoult et doivent rompre le combat.

 

9 h 00 - A son tour, Von Kirchbach, commandant du Ve corps, entendant la fusillade, décide de soutenir les Bavarois et lance une puissante offensive entre Woerth et Spachbach. Malgré le soutien de 84 pièces d'artillerie, l'attaque prussienne est repoussée.

 

10 h 00 - Le XIe corps prussien, par Gunstett, se porte également en avant. La division Lartigue le repousse.

 

10 h 30 - L'ordre arrive du Kronprinz d'arrêter les combats. Trop engagés déjà par l'ennemi, les commandants allemands, désobéissant aux ordres, décident de poursuivre l'offensive.

 

11 h 30 - Le maréchal de Mac Mahon est confiant. Sur les ailes, les ennemis (Bavarois au nord, XIe corps au sud) sont repoussés. Il faut se concentrer au centre face à Woerth. Les Prussiens analysent différemment la situation. Ils savent le flanc sud français peu défendu. Le XIe corps prussien et la division wurtembergeoise doivent pousser dans cette direction.

 

13 h 00 - Le Kronprinz, arrivé de Soultz-sous-Forêt, confirme finalement l'offensive. Les Prussiens déclenchent une attaque générale sur tout le front.

 

13 h 15 - Morsbronn, à peine défendue, et la ferme Albert sont perdues. La division Lartigue tente une contre-attaque mais ne peut se maintenir sur ses positions. La brigade de cuirassiers Michel est décimée en chargeant vers le village.

 

14 h 00 - Le Niederwald, verrou du dispositif français, est conquis.

 

14 h 30 - Le flanc droit des français craque. Les troupes du Ve corps prussien grimpe les pentes vers Froeschwiller. Chaque contre-attaque française est repoussée par la centaine de canons placés sur les hauteurs à l'Est de Woerth. Le Ier corps bavarois apporte son soutien au centre prussien.

 

15 h 15 - Mac Mahon décide le repli. Lançant tour à tour de sanglantes contre-offensives, il tente de sauver son armée de l'avance inexorable des allemands. Successivement, les fantassins, les cuirassiers, la réserve d'artillerie et les Turcos se lancent dans la fournaise pour retarder l'avance ennemie.

16 h 30 - Les Allemands sont installés à Elsasshaussen et menacent Froeschwiller.

 

17 h 30 - Froeschwiller tombe, c'est la fin.

 

Soirée - La division Lespart, renfort que le maréchal a attendu toute la journée, arrive à Niederbronn pour couvrir la retraite. Les Allemands ne vont que timidement tenter la poursuite.

Les pertes

Cette brillante victoire a coûté aux allemands 10 000 tués ou blessés.

 

Le bilan est plus lourd côté français. 10 000 soldats sont tués ou blessés, 6 000 sont faits prisonniers, tandis que 4 000 hommes sont en fuite vers Strasbourg.

Les conséquences

L’Histoire ne tient parfois qu’à un fil. Cette bataille, qui se déclenche un jour trop tôt à cause d’une altercation entre une avant-garde et des porteurs d’eau, en est la preuve.

 

Avec la bataille de Woerth-Froeschwiller du 6 août et celle de Forbach-Spicheren, l'armée française entame ce qui sera l'année terrible. Malgré des efforts acharnés, comme ceux de la garnison du fort de Bitche qui ne se rendra jamais, la guerre est définitivement perdue avec cette bataille.

 

Elle provoquera la chute de l'empire de Napoléon III et l'avènement du second Reich.

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