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Bataille de Stamford Bridge 25 septembre 1066

La fin de l'ère Viking

Diorama de la bataille de Stamford Bridge 1066 représenté par des figurines 15mm

Finalisée en 2024 - ​238 figurines

Notre analyse :

Les Vikings sont certes surpris par l'arrivée de l'armée d'Harold mais réagissent rapidement en se repliant vers une colline proche. Les anglo-saxons se servent de leur cavalerie (en réalité de l'infanterie montée) pour menacer les arrières des Vikings et forcer ces derniers à se placer en cercle. C'est, à notre sens, l'atout qui fera pencher la balance en faveur d'Harold. Dans une confrontation directe, ligne contre ligne, les fyrds (levées) anglaises n'ont aucune chance contre les troupes aguerries d'Harald Hardrada.  

Diorama de la bataille de Stamford Bridge - Vue depuis le côté anglo-saxon
Mur de bouclier d'un fyrd anglo-saxon
CLAS - Carte des belligérants lors de la guerre de succession d'Angleterre de 1066

Les belligérants en 1066

CLAS - carte des mouvements des armées en septembre 1066

Les mouvements de troupes de Septembre 1066

Bataille de STAMFORD BRIDGE le 25 Septembre 1066

Introduction

Le 5 janvier 1066 meurt le roi d’Angleterre, Edward le Confesseur, après 24 ans de règne. Sans héritier de sang, il nomme, sur son lit de mort, son beau-frère Harold Godwinsson comme successeur. C’était sans compter sur les prétentions du Duc Guillaume II de Normandie, cousin du défunt roi, qui estime être l’héritier légitime du trône d’Angleterre.

Tostig Godwinsson est évincé de son fief de Northumbrie au moment de l’accession de son frère Harold au pouvoir. Il quitte l’Angleterre pour aller trouver du soutien auprès de son beau-père, le Comte Baudouin IV de Flandres, puis de Guillaume de Normandie, sans succès. Il trouvera finalement une oreille attentive auprès du roi de Norvège, Harald Hardrada (« le tyran »), qu’il convaincra de revendiquer ses droits de succession au trône d’Angleterre en tant qu’héritier indirect de Hardacnut, le roi ayant régné avant Edward le Confesseur.

Trois hommes en lice pour le trône d’Angleterre, l’année 1066 s’annonce comme un tournant historique pour cette région.

La Campagne

Harold Godwinsson se retrouve au pouvoir, avec deux solides prétendants contestant cet état de fait. Au début de l’été 1066, il apprend que Guillaume de Normandie fait construire une gigantesque flotte pour son débarquement en Angleterre. Le roi Harold lève son armée, et se poste dans le sud de son royaume, prêt à intervenir aux moindres signes de débarquement. Mais la construction de la flotte normande prend du retard, et les tempêtes estivales empêchent les normands de quitter leur port. Maintenir une armée en place coûte cher, tant en argent qu’en provisions. Harold n’a d’autre choix, puisque l’ennemi ne semble pas arriver et que la saison des récoltes approche, que de dissoudre son ost le 8 septembre.

 

De son côté, Harald Hardrada quitte la Norvège début Août pour se rendre aux Orcades, alors colonisées par des Vikings (notamment islandais), pour y ajouter encore quelques troupes à son armée. C’est avec près de 300 navires qu’il fait voile vers le Sud. Rejoint par son allié Tostig au large de l’Ecosse, il poursuit sa route vers les côtes de Northumbrie. Début septembre, Harald débarque aux alentours de Scaroborough, qu’il réduit en cendres.

 

Plutôt que de poursuivre leur conquête à pied, l’armée d’Harald navigue plus loin au Sud jusqu’à l’estuaire d’Humber.

Sur leurs navires, suivant les habitudes Vikings, ils remontent la rivière Ouse jusqu’à Riccal.

Le 20 septembre, des nouvelles d’une invasion Viking parviennent jusqu’à Harold. Coup du sort pour lui qui ne voyait pas en Harald Hardrada un concurrent sérieux, il vient de dissoudre son armée une dizaine de jours plus tôt. Entouré de ses housecarls, des combattants professionnels et aguerris, il se précipite vers le Nord en projetant de lever des troupes sur le chemin.

 

Entretemps, Harald et Tostig rencontrent une légère résistance à l’extérieur de la ville de York. La petite armée de défense rassemblée par les Earls Morcar de Northumbrie et Edwin de Mercie est décimée dans les champs de Fulford. Victorieux, les Vikings approchent d’York dont la garnison se rend si promesse est faite que la ville ne sera pas pillée. Harald accepte, appuyé par Tostig qui entend restaurer sa réputation auprès de son peuple, non sans imposer un tribut de provisions et de prisonniers dans les jours à venir. Les Vikings retournent à Riccal pour célébrer leur victoire. Deux jours plus tard, Harald, Tostig, et les deux-tiers de l’armée se rendent du côté du pont de Stamford pour recevoir leur tribut. Mais au lieu de paysans chargés de butin, c’est une armée qui vient se présenter à eux…

 

Harold, fort de son charisme et son expérience, est parvenu à parcourir 200 miles (320km) en seulement 4 jours tout en levant une armée parmi les milices locales (fyrds). C’est un exploit invraisemblable, qui prend les Vikings complétement au dépourvu.

Les force en présence

Les Vikings sont environs 5500, mais la plupart auront laissé leur armure (cottes de mailles, casques…) au camp de Riccal. Bien que l’armée soit essentiellement constituée de Bondi (guerriers levés en masse), ce sont pour la majorité des vétérans, ayant participés aux précédentes campagnes d’Harald en Suède et au Danemark. A noter que beaucoup de guerriers Vikings sont également archers. Le reste de l’armée, restée à Riccal, est composée d’environ 1500 hommes. Le nombre de rebelles anglais et de mercenaires flamands amenés par Tostig est difficilement quantifiable mais ne représente assurément qu’une faible proportion de l’armée d’invasion.

Harald dispose également de huscarls, sa garde personnelle, constituée de compagnons fidèles, tous de farouches guerriers.

L’host du roi Harold est constitué de 500 hommes de sa garde personnelle (housecarls, guerriers professionnels pour la plupart scandinaves) et d’environs 6000 fyrds, les troupes levées lors de sa course vers le Nord. Ces dernières, peu entraînées et équipées par les thegns (seigneurs) locaux, explique la sur-représentation de la lance dans leur armement (formation martiale minime). Certaines troupes, comme les housecarls et les fyrds « lourds » utilisent déjà le bouclier dit « normand » à la place du bouclier rond jusqu’alors omniprésent. Il a l’avantage de protéger son porteur des épaules aux pieds, mais il est plus difficile de mettre en place un mur de boucliers compact avec ce modèle.

 

Les écrits mentionnent la présence de troupes montées anglaises. Celles-ci sont authentiques en tant que moyen de déplacement rapide, mais il est très peu probable qu’elles aient servis en tant que cavalerie de choc. Cependant, un petit contingent de soldats montés peut rapidement contourner les lignes ennemies pour menacer leur flanc ou leur arrière.

 

La bataille

13h00 - Harald envoie ses trois meilleurs cavaliers vers le camp de Riccal pour ramener le reste de son armée. Mais pour que cela puisse arriver, il doit gagner du temps. Il laisse une poignée de ses hommes pour tenir le pont et ralentir la progression ennemie. Nous estimons que cette manœuvre lui aura permis de gagner une heure.

Les récits mentionnent les exploits du dernier défenseur, un grand Viking se tenant seul sur le pont de Stamford, une longue hache danoise dans les mains. Il aurait tué plus de quarante adversaires avant d’être finalement abattu par un javelot. Harald se positionne sur le plateau d’une colline à deux kilomètres du pont.

 

La faible largeur du pont joue une nouvelle fois en faveur des Vikings, car cela ralentit la traversée de l’armée anglo-saxonne. Environ une heure après les combats au pont, elle se déploie en une large ligne. Il est dit que la « cavalerie anglaise » tente de charger le mur de boucliers des envahisseurs à plusieurs reprises avant le début de la bataille, mais cela n’est au mieux une confusion, sinon une facétie des auteurs de sagas de l’époque. Ce qui est plus probable, c’est que la cavalerie ait servie à contourner les lignes scandinaves pour menacer leurs flancs ou leurs arrières. Harald réagit promptement à cette menace en ordonnant à ses hommes de former un mur de bouclier circulaire, au centre duquel il se place avec ses archers et sa garde rapprochée, ainsi que Tostig et ses hommes.

 

15h00 - Après quelques salves d’archers de part et d’autre, les Anglo-Saxons engagent le mur de bouclier viking. De féroces corps-à-corps s’en suivent. Les Vikings, bien que sans armures, mettent à mal les levées anglaises. Le Roi Harold décide alors d’engager ses housecarls pour tenter de faire vaciller le mur de boucliers. Ceux-ci y parviennent, et créent une brèche dans les défenses Vikings. Harald prend alors la tête de sa garde personnelle et s’engage dans la brèche dans une violente contre-attaque. C’est à ce moment, au cœur de la mêlée, qu’une flèche vient lui transpercer la gorge. Le grand Viking s’effondre, et la nouvelle se répand rapidement parmi les rangs que le roi est tombé.

 

16h00 - La nouvelle de la mort d’Harald crée une pause dans la fureur de la bataille. Le Roi Harold s’avance vers les envahisseurs pour négocier leur reddition. Tostig s’empare alors de la bannière au corbeau d’Harald et refuse fermement la proposition de son frère, avec le soutien unanime de tous les Vikings. Les Anglo-Saxons engagent à nouveau le cercle ennemi, et Tostig est tué dans les combats. A nouveau, un temps mort s’installe, pendant lequel le Roi anglais propose une nouvelle fois aux Vikings de les épargner s’ils déposent les armes.

 

17h00 - Un cor résonne au sud… Les renforts de Riccal viennent d’arriver sur le champ de bataille ! Mené par Eystein Orri, un parent d’Harald, et armés de pied en cape, ces renforts inattendus renversent temporairement le cours de la bataille. Ils combattent avec férocité, alors qu’ils viennent de parcourir près de 8 miles (12km) au pas de course, en armures complètes, sous un soleil de plomb. Ils vont feindre une retraite vers le bois attenant, certains que leurs ennemis ne les poursuivront pas, exténués par une après-midi de bataille.

Ils profitent du couvert pour retirer leurs armures avant de charger à nouveau les positions anglo-saxonnes ! Ces derniers sont pris au dépourvu, et Eystein Orri parvient à tuer le porte-étendard du Roi Harold. Il ne survivra pas à cet exploit, percé peu après d’une flèche en plein cœur.

Les Anglo-Saxons se ressaisissent alors et finissent par l’emporter sur les Vikings. Olaf, le fils d’Harald Hardrada et seuls quelques centaines d’autres compagnons parviendront à s’enfuir.

Les pertes

La quasi-totalité de l’armée d’Harald Hardrada et ses principaux chefs seront décimés lors de cette bataille. Harold laissera la vie sauve aux rescapés qui se seront rassemblés au camp de Riccal. Il est dit dans les sagas que sur les 300 navires de la flotte d’invasion, seuls 24 retourneront en Norvège, avec à leur bord le prince Olaf, fils d’Harald. Nous pouvons donc estimer les pertes Vikings à environs 5500 hommes.

 

Les Anglo-Saxons ne seront pas en reste, beaucoup auront succombé à l’épuisement et à la férocité de la résistance Viking. Les pertes anglaises sont estimées à 3000 hommes.

 

Les écrits mentionnent que plus d’un siècle plus tard, la colline où s’est déroulée cette bataille était encore blanche d’ossements.

Les conséquences

Harold Godwinsson laissera repartir le prince Olaf, avec les rescapés de cette bataille désastreuse, à condition qu’il jure que ni lui ni aucun de ses descendants ne cherchera à venger cette défaite et à envahir à nouveau l’Angleterre. Olaf en fait le serment, et le respectera.

 

Cette bataille sonne le glas de plus de trois siècles d’invasions et de pillages et vient museler définitivement les prétentions scandinaves d’un empire maritime tel que celui de Cnut le Grand.

 

Mais Harold Godwinsson n’aura pas le temps de savourer sa victoire. Des messages alarmants lui demandent de se rendre le plus rapidement possible dans le Sud pour faire face à un nouvel envahisseur…

Guillaume II, duc de Normandie, qui prendra bientôt le surnom de « Conquérant », vient d’accoster à Hastings.

BCXB​

STAMFORD BRIDGE 1066  - Ordre de bataille

Anglo-saxons 

Roi Harold Godwinsson - 7500 hommes / 125 figurines

Housecarls - 28 figs

Selected Fyrd - 32 figs

Great Fyrd - 40 figs

Archers - 16 figs

Levées paysannes - 9 figs

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125 figurines

1670 hommes

1920 hommes

2400 hommes

960 hommes

540 hommes

____________

7500 hommes

Explications 

Housecarls = guerriers "professionnels", souvent d'origine nordique, constituant une troupe d'élite au service du Roi d'Angleterre ​

Selected Fyrd = levées de masse les mieux équipées, plus "lourdes" 

Great Fyrd = levée de masse anglo-saxonne, souvent pauvrement équipées

Bondi = levée scandinave de guerriers aguerris par les pillages (par groupe de quatre figurines nous incluons une figurine d'archer, l'arc étant très répandu parmi les troupes vikings) 

Les chefs sont représentés sur un socle de une à trois figurines selon son importance dans la chaîne de commandement, et ne comptent pas dans le décompte total de l'effectif. 

Vikings 

Roi Harald Hardrada - 4800 hommes / 80 figurines

Jomsvikings- 8 figs

Huscarls - 16 figs

Bondi - 48 figs

Archers - 8 figs

_______________________

80 figurines

480 hommes

960 hommes

2880 hommes

480 hommes

____________

4800 hommes

Tostig Godwinsson - 480 hommes / 8 figurines

Rebelles anglais - 8 figs

480 hommes

Eystein Orri (renforts de Riccal) - 1920 hommes / 32 figurines

Housecarls - 4 figs

Bondi - 28 figs

_______________________

32 figurines

240 hommes

1680 hommes

____________

1920 hommes

Total

_______________________

120 figurines

Total

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7200 hommes

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