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Les royaumes « barbares » au début du VIe siècle.

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L’expansion arabe vers 732

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La campagne de Poitiers

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Représentation schématique de la bataille

Bataille de POITIERS le 25 octobre 732

 

Autour de l’an 400, la scission des Empires Romains d’Orient et d’Occident sera complète. Si Constantinople résiste tant bien que mal aux invasions barbares, la partie occidentale de l’Empire s’effondre rapidement. En 410, les Wisigoths saccagent Rome. Pourtant en 451, grâce à une armée, il est vrai, plus "barbare" que romaine, Attila et les Huns sont repoussés à la bataille des Champs Catalauniques. En 475, le dernier empereur romain est déposé.

 

De nouveaux royaumes sont créés, défaits et à nouveau recréés sur les ruines de l’Empire Romain. A mesure que les structures politiques et administratives romaines s’affaiblissent, les structures chrétiennes se consolident. La présence d’évêchés se multiplie et leur pouvoir augmente en proportion.

 

Des chefs "barbares" se convertissent au catholicisme, dont Clovis, le roi des Francs, vers l’an 500.

 

Alors que la religion chrétienne semble prendre le dessus dans l’espace méditerranéen, une nouvelle croyance fait une apparition foudroyante : l'Islam.

 

Les origines de la guerre

 

  • Les Arabes

 

Vers 570 après J.C., naît dans une Arabie oubliée des hommes, Abou’l - Quasin. Sous le nom de Mahomet, il sera à l’origine d’une religion nouvelle, l’Islam, dont les fidèles vont déferler sur tout le pourtour méditerranéen.

 

Les Arabes, cavaliers mobiles, infatigables et fanatisés, vont conquérir l’Egypte, la Perse, la Syrie, le nord de l’Afrique et finiront par débarquer à « Djebel el Taric », aujourd’hui Gibraltar, pour écraser les Wisigoths et s’installer en Espagne.

 

Dès 719, ayant organisé leur conquête espagnole, les Arabes tournent leur regard vers la Gaule. Narbonne tombe facilement mais en 721, le duc Eudes d’Aquitaine les repousse. L’irrésistible expansion est à peine freinée car en 730, Avignon est conquise à son tour.

 

  • La "seconde race"

 

Vers 689, naît Karl Martiaus dont le nom, déformé par l’histoire, passant par « Martiaux » puis « Marteau », finira par nous parvenir sous « Martel ». En ce temps là, les rois Mérovingiens dits "fainéants", sont affaiblis par les luttes intestines et les règnes écourtés. Les royaumes Francs de Neustrie et d’Austrasie sont en réalité gouvernés par les maisons nobles dont le plus influent est le « Maire du Palais » d’Austrasie.

 

La carrière de Karl ou de Charles commence mal. A 25 ans, il est grand, beau et fort mais son père Pépin d’Héristal le raye de sa succession et le fait jeter au cachot. A la mort de Pépin en 714, le royaume d‘Austrasie sombre dans l’anarchie et fini par être envahi par ses ennemis neustriens et saxons. Quelques nobles austrasiens provoquent l’évasion de Charles qui, dès 719, aura battu ses adversaires directs et réorganisé les royaumes Francs.

 

Il enchaînera alors une série de campagnes : 720 contre les Germains, 722 contre les Saxons, 725 contre les Bavarois, 728 encore en Saxe et Bavière, 730 en Souabie et Alamanie... Et 731 enfin, oubliant le pacte avec Eudes d’Aquitaine, l’armée de Charles ravage le Berry.

 

La campagne

 

  • Abd Er Rahman et les sarrasins

 

Abd-Er-Rahman Ibn Abd-Allah El Ghafiki est un guerrier. Brave, cavalier émérite, réputé pour sa piété, il est le 14ème Wali d’Espagne. De 729 à 731, il rétabli l’ordre dans les six provinces ibériques après des années de luttes intestines et de corruption. La puissance sarrasine s’étale même en Gaule puisque la province arabe de Septimanie, calquée sur l’ancienne province romaine, a comme capitale Narbonne. Mais une fois la péninsule ibérique pacifiée, Abd-Er-Rahman a de plus grandes ambitions.

 

Au printemps 732, il concentre son armée à Pampelune. Loin d’être homogène, elle rassemble guerriers et aventuriers venus d’Afrique, d’Egypte, de Syrie, d’Arabie mais aussi de nombreux Mozarabes (Chrétiens d’Espagne) et des Juifs. En réalité, les Arabes ne sont qu’en minorité dans cet ost pourtant redoutable, discipliné, uni par la foi islamique et l’espoir de butin. Si certains chroniqueurs du passé l’estiment à 300.000 hommes, elle n’est probablement forte que de 15.000 combattants.

 

Ayant au préalable battu un vassal en rébellion qui s’était allié à Eudes d‘Aquitaine, Abd-Er-Rahman traverse les Pyrénées avec son armée et s’avance en Aquitaine.

 

Le duc Eudes, qui était parti vers le Berry pour combattre son ennemi Charles, revient à la hâte vers Bordeaux, mais rien ne peut stopper les Sarrasins. Tour à tour, Auch, Dax et finalement Bordeaux seront conquises et pillées. L’Aquitaine à sac, sans armée, Eudes n’a plus d’autres ressources que de quémander de l'aide auprès de son pire ennemi : Charles Martel, Maire du Palais d’Austrasie.

 

Abd-Er-Rahman, bien qu'encombré d'un fantastique butin, décide d’étendre sa razzia. Il a entendu parler de l’abbaye Saint-Martin de Tours, réputée la plus riche de Gaule. L’armée sarrasine se remet alors en route, ravageant au passage les territoires de Périgueux et d’Angoulême.

 

  • Charles et les Francs

 

Charles fait du Duc Eudes son vassal, et lève le ban. L’idée d’une guerre en Aquitaine et l’espoir de butin ne peut qu’attiser son envie d’en découdre. L’armée de Charles est composée de Francs neustriens et austrasiens mais probablement aussi de Germains, de Saxons, de Burgondes, d’Alamans et de Bavarois. Les Francs traversent la Loire à Orléans et empruntent la vieille voie romaine pour se diriger vers l’abbaye Saint Martin de Tours que Charles compte protéger. C’est à Cenon que Charles et son armée traversent la Vienne pour s’arrêter sur une position "rétrécie", bloquant le passage aux sarrasins.

 

La bataille

 

Il est fort probable que l’avancée rapide de Charles ai surpris les Sarrasins. Menacés par l’armée franque, les Arabes ne sont plus en mesure d’évacuer leur camp et d'emporter leur immense butin.

 

Se préparant au choc décisif, les armées restent près d’une semaine campées sur leur position respectives, aucune n'osant prendre l'initiative du fait de l'incapacité à évaluer avec précision la force adverse.

 

Le 7ème jour (selon les historiens, soit le samedi 25 octobre 732 ou le samedi 17 octobre 733...), les Sarrasins se mettent en bataille. Au cri de "Allah akbar" (Dieu est grand) et de "Ahadoum, Ahadoum"  (il n’y a qu’un seul Dieu), ils chargent avec leur cavalerie la ligne franque. Ces charges se font soit en se jetant sur l’ennemi sans retenue, soit en déchargeant une volée de flèches à bout portant avant de rompre et se replier. Mais telle un véritable rempart d’acier, l’armée de Charles reste unie et repousse tous les assauts.

 

L’attaque sarrasine commence à faiblir lorsqu’Eudes d’Aquitaine, à la tête de la cavalerie lourde franque, contourne le champ de bataille et lance une charge en plein sur le campement adverse. Cet événement ne décide pas du sort de la bataille, mais certains sarrasins refluent alors vers leur camp pour protéger le butin. C’est probablement aussi à cet instant qu’Abd-Er-Rahman, présent dans le camp, est tué.

 

Les combats cessent à la nuit tombée, les Francs ont repoussé les Sarrasins, mais aucune armée n’est définitivement battue ou victorieuse. Le lendemain, les Francs se rangent à nouveau en ordre de bataille. Mais l’armée arabe ne sort pas de son camp. Y voyant un piège, Charles envoie des éclaireurs, qui lui rapporteront finalement l’évidence : profitant de l'obscurité de la nuit, et déstabilisés par la mort de leur chef, les Sarrasins ont abandonné leur camp ainsi qu'une grande partie de leur butin pour fuir.

 

Charles est définitivement vainqueur. Lui qui n’était même pas roi, lui qui avait pillé une partie des biens de l’Eglise, apparait alors comme le sauveur de la chrétienté.

 

Epilogue

 

Perdue dans les brumes du passé, Poitiers est une bataille très mal connue. Les historiens se disputent encore aujourd'hui quant à sa date réelle (732 ou 733), quant au lieu exact où elle se serait déroulée (Moussais la Bataille, Ballan-Miré...) voir même sur le fait qu’une bataille ai vraiment eut lieu ou non.

 

Or, il nous apparaît que même si la victoire de Poitiers n’a pas chassé définitivement les sarrasins de Gaule (ils restèrent encore plus d’un siècle dans une partie de la Septimanie), elle a empêché Abd-Er-Rahman d’étendre sa razzia et stoppa nette la progression arabe. Elle marque donc un tournant décisif dans l’Histoire.

 

Pour le monde chrétien, Charles devient Charles Martel, le "Marteau de Dieu" alors que les Arabes nommèrent la vieille voie romaine "Le Pavé de Martyrs".

 

Si Charles Martel ne reste que Maire du Palais, son fils Pépin le Bref deviendra roi et son petit-fils Charles, plus connu sous le nom de Karl Magnus, Charlemagne, sera couronné Empereur des Francs en l’an 800.

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