
"Les Batailles sont les bornes kilométriques de l'Histoire"
Patrick Ritt







L'Empire romain en 48 avant Jésus-Christ

La disposition des armées au commencement de la bataille
Bataille de PHARSALE le 09 Août -48
Introduction
En 60 avant J.C., trois ambitieux personnages vont émerger de la vie politique tourmentée de Rome. Ils vont former une alliance secrète (le triumvirat), afin de prendre en main la destinée de Rome. Ces trois hommes sont :
Crassus, le richissime vainqueur de Spartacus.
Pompée, vainqueur des pirates, conquérant en Asie et Afrique.
Jules César, alors seulement avocat mais issu d’une famille influente et populaire auprès des pauvres.
Jules César obtient le proconsulat en Gaule et entame aussitôt sa conquête, qu’il termine en 50 avant J.C. Entre- temps, le triumvirat vole en éclat. Crassus meurt dans la guerre contre les Parthes. Julia, fille de César et femme de Pompée, décède.
Le sénat romain craint la popularité de Jules César. Il déclare ce dernier ennemi du peuple et s’appuye sur la force des légions de Pompée. Le 10 janvier de l’an 49 avant J.C., Jules César traverse le Rubicon à la tête d’une seule légion. « Alea jacta est » (le sort en est jeté), sa célèbre phrase, aurait été prononcée à ce moment-là.
Le Rubicon est à cette époque-là la frontière de l'Italie, et sa traversée par Jules-César marque le début de la Guerre Civile.
La Campagne
Jules César marche alors sur Rome. Pris de panique, Pompée et une bonne partie des sénateurs s’enfuient au-delà de l’Adriatique, en Grèce. Jules César combat alors les alliés de Pompée en Espagne et en Provence.
Après avoir bataillé pendant plusieurs mois, il se lance à la poursuite de l’armée principale de Pompée.
Les deux armées se rencontrent le 10 juillet 48 à Dyrrachium (aujourd’hui en Albanie). Jules César évite de justesse la défaite tout en perdant environs 1 000 vétérans. Il est contraint de reculer et de commencer une retraite vers le sud, avec Pompée sur ses talons.
Pendant un temps les deux armées se livrent une guerre de position. Un allié politique de Jules César va alors le rejoindre et unir ses forces aux siennes. Il s’agit de Marc-Antoine, alors tribun de la plèbe.
L’armée de Pompée reste supérieure en nombre, mais commence à manquer de ravitaillement et se retire. Finalement, les deux généraux se rencontrent pour s’affronter dans la plaine de Pharsale.
Les force en présence
Jules César a sous ses ordres 9 légions. Ce sont des vétérans des campagnes césariennes mais leur effectif est réduit (2 500 hommes par légion). Quelques milliers de fantassins et 800 cavaliers alliés l’accompagnent, surtout des gaulois et germains.
Pompée réunit 10 légions, beaucoup plus fortes en hommes (3 600 par légion) mais peu aguerries au combat, et 4 000 fantassins alliés. Il n’a que peu de confiance en la qualité de ses légionnaires, mais il dispose par contre d’un net avantage en cavalerie, d’environ 7 000 hommes.
Jules César est donc en forte infériorité numérique : au total 25 000 hommes contre 45 000 !

Le premier choc

La fuite de l'aile gauche de Pompée et la prise de flanc
La bataille
Les deux armées campent face à face à quelques kilomètres de distance. Le matin du 9 août, elles se mettent en ligne de bataille. Les deux généraux choisissent la disposition classique des romains, soit chaque légion formée sur trois lignes. Pour maintenir un même front que son adversaire, César doit réduire le nombre de rang de chaque cohorte.
Son aile droite couverte par une rivière, Pompée dispose toute sa cavalerie sur son aile gauche. La cavalerie de Jules César lui fait face, à 1 contre 6.
L’objectif de Pompée est clair : battre la cavalerie adverse, libérant ainsi tout le flanc droit de César, afin de le déborder et finalement l’encercler. Il recommande donc à son infanterie de conserver sa position, comptant sur la cavalerie pour gagner la bataille et espérant que l’infanterie de César arrivera au contact épuisée.
Mais César a anticipé ce mouvement. Il détache une cohorte (500 hommes) de chaque légion, et les dissimules derrière sa propre cavalerie.
Les vétérans de César comprennent rapidement la ruse de Pompée, aussi stoppent-ils leur charge à mi-distance pour se reformer et reprendre leur souffle. Lorsque les premières lignes se heurtent, il apparaît rapidement qu’aucune des deux armées ne prendra facilement le dessus sur l’autre.
Sur l’aile, la cavalerie de Pompée fait, comme prévu, reculer la cavalerie de César. Celle-ci se réfugie derrière les huit cohortes d’infanterie jusqu’alors dissimulées. Les cavaliers de Pompée sont surpris. D’autant que César a donné l’ordre à ces cohortes de conserver leur pilum (au lieu de l’utiliser comme projectile), causant de lourdes pertes de par leur allonge.
Les premiers rangs des cavaliers de Pompée commencent à fuir, entraînant toute l’aile gauche de son armée. Exactement l’inverse de ce qui était prévu ! Les huit cohortes déportées peuvent alors attaquer le flanc adverse.
Simultanément César donne l’ordre à sa troisième ligne de combattants, toute fraîche, de se lancer dans la bataille. Face à cette manœuvre, les soldats de Pompée se débandent et quittent le champ de bataille.
Les pertes
Les estimations vont de 6 000 à 15 000 pertes pour l’armée de Pompée, contre 200 à 1200 soldats pour l’armée de César. Plusieurs légions de Pompée se rendent même à l’ennemi plutôt que de s’enfuir.
Les conséquences
Pompée, vaincu, s’enfuit en Egypte où il sera assassiné moins de deux mois plus tard. La République de Rome perd son plus fervent défenseur.
Même s’il faut encore plusieurs batailles pour vaincre les derniers partisans de Pompée, Jules César est maintenant le seul homme fort de Rome. Dans peu de temps, il sera assassiné et l’ère des Empereurs commencera.